Ces trois dernières années, les façons de travailler ont considérablement évolué. En parallèle, le rapport au travail a obligé les entreprises à mieux écouter leurs équipes pour mieux retenir les meilleurs talents. Le travail hybride et le bien-être au travail se sont imposés comme des sujets déterminants à la fois pour les entreprises et pour des jobeurs tout en quête de davantage de flexibilité.
On décrypte ensemble les trois grandes tendances des évolutions des façons de travailler qui se dessinent en ce début 2023.
✔️ Rapport au travail : des salariés en quête de sens
✔️ Télétravail, travail à distance : la recherche du bon équilibre
✔️ Le bien-être au travail : un enjeu majeur pour tous
✔️ Rapport au travail : des salariés en quête de sens
Le salaire ne suffit plus
En 2021, une étude de l’institut de sondage IPSOS révélait que la question du salaire n’était plus un élément décisif dans le choix ou non d’accepter une opportunité d’emploi. Près de 62% des interrogés déclarent privilégier un emploi porteur de sens.
La crise sanitaire a sans doute joué un rôle déterminant en rabattant la carte des priorités. A cela s’ajoutent la crise économique, les tensions géopolitiques et les changements climatiques.
Les jobeurs sont de plus en plus nombreux à vouloir non plus travailler pour vivre mais plutôt à faire vivre leurs projets et leurs ambitions grâce à une activité professionnelle. Pour cela, ils recherchent une activité qui a du sens et un véritable impact sociétal.
🧐 Cette quête de sens au travail oblige les entreprises à penser différemment leur recrutement et donc leur attractivité. Il convient donc de travailler son attractivité en se penchant sérieusement sur l’élaboration d’une marque employeur forte.
Le quiet quitting ou quand l’engagement n’est plus
D’après les chiffres données par la Ministère du travail, les démissions ont atteint un niveau record en 2022, avec près de 520000 démissions en moyenne par trimestre. On a alors parlé de grande démission même si en France, ces démissions ont été moins marquées qu’aux États-Unis.
Cependant, tous les jobeurs salariés ne pouvant supporter la perte d’allocations chômage, le quiet quitting se dégage comme une nouvelle tendance de l’évolution de l’emploi. Cette démission silencieuse est généralement la conséquence d’une certaine dissonance cognitive entre leurs convictions personnelles et les valeurs portées par l’entreprise.
Le jobeur ne fournit alors que le strict minimum et s’investit de moins en moins dans son activité.
🧐 Le désengagement en entreprise se chiffre en moyenne à 14310€ par an et par salaire, d’après les données de l’Institut de Bien-Être au Travail (IBET). Ce montant nécessite donc de repenser l’engagement et de mieux identifier les dysfonctionnements. Cela passe par l’écoute active de ses équipes pour mieux déceler les signes d’insatisfaction.
✔️ Télétravail, travail à distance : la recherche du bon équilibre
La crise sanitaire de 2020 a pris les entreprises de court. Le télétravail s’est alors imposé comme l’un des seuls moyens de poursuivre l’activité. En 2023, le télétravail fait partie des nouvelles façons de travailler. Mieux encore, il fait désormais partie des exigences des jobeurs en quête de flexibilité et d’un meilleur équilibre entre leurs différentes sphères de vie.
Le télétravail : un nouveau critère de choix
Plus des deux tiers des jobeurs se disent prêts à quitter leur emploi si le télétravail n’était plus possible dans leur entreprise. Pour la génération Z particulièrement connectée, le 100% présentiel ne semble pas une option possible. C’est aussi la question de la souplesse et de la confiance mutuelle qui se cachent derrière cette volonté de pratiquer le télétravail.
👍 Le management vertical et le contrôle des salariés en entreprise n’ont désormais plus leur place. A l’image du freelancing qui convainc de plus en plus, les salariés sont de plus en plus à vouloir mettre leur travail au service de leur vie. Dans un contexte pénurique et de manque d’attractivité de certains postes, les entreprises doivent elles aussi prendre le pli, apprendre à lâcher du lest et instaurer un management horizontal axé autour de la confiance.
Le télétravail cède sa place au travail hybride
Si le télétravail semble entrer dans les mœurs, une majorité de jobeurs se sont aussi prononcés pour un meilleur encadrement de ce dernier. Il s’agit à la fois de rester en contact régulier avec son entreprise et de se tenir informé des projets en cours tout en préservant son droit à la déconnexion.
Du côté de l’entreprise, l’enjeu réside principalement dans la motivation et l’esprit d’équipe difficiles à entretenir à distance. Dans ce contexte, la grande tendance consiste désormais à mettre en place des modes de travail dits hybrides. Il s’agit alors de conjuguer harmonieusement travail sur site et télétravail.
👍 Pour répondre aux souhaits de travailler de façon plus autonome et flexible mais aussi pour permettre à chacun de travailler à distance sans être chez soi, certaines entreprises louent des espaces de coworking. Ces espaces de travail partagé sont des solutions idéales pour faciliter la collaboration et encourager le travail en mode projet. On désigne généralement ce nouveau mode de travail sous le terme “corpworking”.
✔️ Le bien-être au travail : un enjeu majeur pour tous
La notion de bien-être au travail s’est renforcée depuis la crise sanitaire. Cette notion renvoie à un sentiment de satisfaction et d’épanouissement dans son travail. Ce sentiment impacte alors le sentiment de bien-être général.
Le bien-être au travail au service de la performance de l’entreprise
De nombreuses études portant sur le bien-être au travail ont démontré l’impact positif de ce dernier sur la productivité, la compétitivité et la performance globale de l’entreprise. Concrètement, cela se traduit par des salariés plus créatifs, moins malades et donc moins absents.
Ce sentiment de bien-être au travail permet un dialogue de meilleure qualité entre les jobeurs et la direction. C’est aussi un investissement sur le long terme. En effet, cela permet d’améliorer l’expérience collaborateur et donc d’éviter des départs qui peuvent désorganiser l’entreprise.
👍 Pour rappel, les entreprises sont soumises à une obligation légale de préservation de la santé physique ET mentale de leurs salariés. Si un manquement était reconnu, l’entreprise engage sa responsabilité civile et pénale.
Comment agir pour améliorer concrètement le bien-être au travail ?
Le temps où il suffisait de mettre un babyfoot au milieu de l’open-space en prétendant agir en faveur du bien-être au travail semble révolu. Pour améliorer le bien-être au travail, voici quelques pistes d’action :
- Proposer un environnement de travail agréable. La bonne humeur et la productivité sont directement influencées par la qualité de notre cadre de travail. Pour cela, l’entreprise devra veiller à proposer un mobilier fonctionnel et ergonomique, fluidifier la circulation dans les locaux, qui devront être calmes et lumineux.
- Encourager la pratique sportive, la détente et les temps de repos. En parallèle, certaines entreprises proposent à leurs salariés de bénéficier de services de crèche ou de services de conciergerie. Ces solutions s’avèrent bien utiles pour alléger la charge mentale et renforcer l’engagement envers son entreprise.
- Favoriser les pratiques collaboratives en dehors du cadre professionnel. Ces dernières années, afin de renforcer la cohésion d’équipe, de nombreuses entreprises proposent des activités de team-building comme des escape game, des week-ends détente ou encore des cours de cuisine collectifs, etc. Ce sont aussi des moments privilégiés pour découvrir ses collègues sous un autre angle et se découvrir parfois des centres d’intérêts communs.
Pour conclure
Les évolutions des façons de travailler sont marquées par le travail hybride et l’envie de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. En filigrane, c’est aussi la volonté d’être acteur de son parcours professionnel, que ce soit en statut salarié, ou bien en dans le cadre du portage salarial ou encore du freelancing. En parallèle, les entreprises devront faire davantage de place aux profils séniors qui ont encore beaucoup à apporter.
En somme, de nombreux chantiers sont ouverts et le champ des possibles semble bien plus large qu’on ne le croit…