L’intérim répond à des problématiques générationnelles
On observe qu’un nombre croissant de jobeurs est en recherche de flexibilité professionnelle. Ils ne cherchent plus à travailler dans la même entreprise toute leur vie, ils veulent varier les expériences, les entreprises et surtout les patrons. Le travail temporaire est un type de contrat qui répond à ce besoin. Les missions proposées sont courtes, elles peuvent varier de quelques jours à quelques mois. Le travailleur intérimaire peut ajuster le type de mission qu’il accepte en discutant avec son agence.
Changer régulièrement d’entreprise permet à ces jobeurs de ne pas tomber dans une routine qui les ennuierait.
Digitalisation du secteur de l’intérim
L’intérim est un secteur qui a mis un peu plus de temps que les autres à se digitaliser. Il y a plusieurs raisons à ça. De façon générale, les secteurs BtoB se digitalisent après les usages BtoC. Ensuite le marché des logiciels destinés aux entreprises de travail temporaire est assez confidentiel. Le nombre de clients est limité, même s’ils gèrent un grand nombre d’intérimaires. Et puis il fallait attendre que la génération Y ait assez bien compris les problématiques du secteur pour les faire évoluer et concevoir des logiciels adaptés à leur temps.
Plusieurs initiatives récentes contribuent à la digitalisation du secteur pour le rendre plus accessible aux jeunes générations. C’est le cas de Pixid, Troops, Iziwork par exemple. En effet, les jeunes jobeurs ont moins le réflexe de passer la porte d’une agence avec leur CV en main. Ils préfèrent bien souvent postuler en ligne sur les sites des grandes entreprises, des jobboard ou via des applications mobiles.
Les entreprises de travail temporaire s’équipent de logiciels pour gérer des CVthèques digitales, diffuser des annonces sur plusieurs sites à la fois, envoyer les documents officiels par voie électronique. Une nouvelle façon de travailler est en train de se mettre en place dans l’intérim. Les professionnels de l’emploi sont en train de redéfinir leur valeur ajoutée. Ils automatisent certaines tâches laborieuses pour passer plus de temps sur leur cœur de métier.
Une précarité moins diabolisée
Pendant plusieurs décennies, l’intérim n’avait pas bonne presse dans le monde du travail. Dans une entreprise, l’intérimaire était moins valorisé que l’employé en CDI, alors que maintenant il a une vraie importance dans la relation tripartite.
Le contrat d’intérim permet de découvrir des missions segmentées. Le jobeur bénéficie de flexibilité dans la durée des contrats et dans la régularité. Cette façon de travailler est plus permissive avec la vie personnelle des intérimaires. S’il souhaite poser 2 mois de congé l’été, ou ne pas travailler la semaine prochaine pour garder ses enfants, personne ne l’en empêche.
Par ailleurs, un intérimaire qui poserait rarement des congés peut gagner plus qu’un salarié en CDI. Ses congés (CP) sont payés à la fin de chaque mission, et il bénéficie de primes spécifiques qui ajoutent un pourcentage significatif à la paie, en compensation de la flexibilité qu’il permet à l’entreprise.
Les indemnités de fin de mission (IFM) représentent un supplément de 10% du salaire. L’indemnité compensatrice de congé payé (ICCP) est une somme due par l’employeur lors de la rupture du contrat de travail pour indemniser le salarié du nombre de jours de congé acquis qu’il n’a pas pu prendre. L’ICCP représente 10% de la rémunération totale perçue durant la réalisation du contrat de mission.
Rentrer dans une entreprise de travail temporaire (ETT) ouvre des portes
Enfin, ce n’est pas parce que l’on est intérimaire une fois que l’on reste intérimaire toute sa vie. Les situations évoluent rapidement sur le marché du travail. Rencontrer une entreprise en tant qu’intérimaire est une excellente opportunité pour tester un métier et rencontrer un employeur. Régulièrement, l’entreprise peut proposer de faire évoluer le contrat d’intérim vers un contrat plus pérenne. On pense par exemple au CDI, CDD, le CDI FE ou le CDI intérimaire.
